Monique Vézina

Originaire du Bas-Saint-Laurent, Rimouskoise pure laine, Monique a toujours été une régionaliste convaincue et c'est avec fougue, avec passion et détermination qu'elle s'est engagée dans tout ce qu'elle a entrepris.

Pour elle, la famille a pris une place considérable. Elle-même issue d'une grande famille de douze enfants dont elle était la deuxième, elle a eu quatre enfants qui ont, si je peux dire, orienté ses premiers engagements sociaux.

Vers la fin des années 50, elle a participé à la mise sur pied et au maintien de cours prénataux accessibles à toutes les femmes. Vers la même époque, elle participait à la promotion de l'allaitement naturel et à la création d'un service de garde à domicile.

Avec l'entrée des jeunes à l'école, le bénévolat se modifia. Monique devint alors présidente d'un comité d'école, puis présidente du comité de parents et membre du comité pédagogique de la commission scolaire.

Très intéressée par le développement de son milieu, elle fut une animatrice recherchée auprès des organismes communautaires de la région bas-laurentienne; elle a d'ailleurs occupé différentes fonctions, dont : vice-présidente de la Corporation du Prêt d'honneur de l'Est-du-Québec; présidente nationale des dames Hélène de Champlain; présidente des organismes familiaux associés du Québec; coresponsable de la Confédération régionale de l'année internationale de la femme; vice-présidente du conseil d'administration de la Régie de l'assurance automobile du Québec; membre du Conseil supérieur de l'éducation et présidente de la Commission de l'enseignement du secondaire.

En 1975, elle devint membre du conseil d'administration de l'Union régionale des caisses populaires du diocèse de Rimouski (aujourd'hui la Fédération des caisses populaires Desjardins du Bas-Saint-Laurent) et elle fut nommée présidente de cet organisme en novembre 1976.

Il y a une petite anecdote concernant cette nomination au conseil d'administration de la Fédération. Comme elle était bien connue dans le milieu, Monique n'a pas eu besoin d'être dirigeante de caisse pour être élue au conseil d'administration de la Fédération.

Elle était simple membre de la Caisse populaire de Rimouski... mais peut-on parler de madame Vézina comme d'une simple membre? En 1976 donc, elle devenait la toute première femme de l'histoire du Mouvement des caisses Desjardins à accéder à la présidence d'une fédération. Elle fut ensuite nommée membre du conseil d'administration et secrétaire du conseil de la Confédération. Elle fut également présidente de la Fondation Girardin-Vaillancourt (l'actuelle Fondation Desjardins) et présidente du conseil d'administration de l'Institut coopératif Desjardins devenu le Centre de formation Desjardins.

Pour Monique, l'engagement et la coopération ont toujours été un mode de vie. Dans le rapport annuel de 1981-1982, à titre de présidente de la Fédération des caisses populaires Desjardins du Bas-Saint-Laurent, elle écrivait : « ... la crise est surtout une crise de valeurs. Elle est une remise en question fondamentale de notre mode de vie, de nos choix individuels et collectifs. Elle nous amène, par la force des choses, à nous interroger sur le sens de nos actions et à nous reposer l'éternelle question: comment choisir entre avoir et être? ».

Est-ce dans ce contexte de remise en question fondamentale qu'elle s'est dirigée vers la politique... disons d'un autre niveau? Toujours est-il que le 4 septembre 1984, elle était élue députée du comté de Rimouski-Témiscouata pour le gouvernement fédéral. Dès lors, elle accédait au poste de ministre des Relations étrangères puis, de ministre des Relations étrangères et du Développement international.

Ces nouvelles responsabilités l'ont obligée à quitter le Mouvement des caisses Desjardins mais elle a continué à mettre ses talents et son incroyable énergie au service de la communauté.

On l'a par la suite retrouvée à la présidence du Comité des personnes âgées dans le cadre des commissions sur l'avenir du Québec, mise sur pied par le gouvernement provincial lors de la période préréférendaire de 1995.

À l'automne 1995, elle était nommée Patriote de l'année. Monique est une personnalité marquante du Mouvement des caisses Desjardins et du Mouvement coopératif québécois.

Pionnière à de nombreux postes, elle s'est souvent démarquée. En 1977, dans son premier rapport annuel à titre de présidente de la Fédération, elle terminait son message par ces trois mots adressés au personnel et aux dirigeants du réseau : « je vous aime ».